Une réforme de la formation qui libère l’innovation

Une réforme de la formation qui libère l’innovation

Le 5 mars dernier, Muriel Pénicaud a tracé les contours de la réforme 2018 qu’elle qualifie de big bang pour le secteur de la formation professionnelle.

En donnant à l’entreprise beaucoup plus de liberté pour innover, cette réforme inscrit l’action de formation dans une logique de résultat. Il ne s’agira plus de se demander si la formation entre dans un cadre précis mais comment elle va développer les compétences et comment la bâtir pour qu’elle soit le plus efficace possible.

UNE RÉFORME POUR UNE ACTION LIBÉRÉE

Aujourd’hui, toute action de formation est subordonnée à un programme, spécifique ou générique. Préalablement défini avec des objectifs précis et consignés, il donne lieu à :

  • La mise en œuvre de techniques et moyens pédagogiques,
  • L’accompagnement avec des techniques et dispositifs d’encadrement,
  • Un parcours borné en amont par la préparation de la formation et en aval par l’évaluation des acquis.

Demain, l’action de formation devient un processus pédagogique permettant l’atteinte d’un objectif professionnel. Si avec l’action on est dans « le faire », avec un processus on vise l’atteinte d’un objectif de terrain et des compétences effectives et/ou une qualification.

A partir de l’objectif professionnel, on va bâtir un processus dans lequel on va imbriquer des modalités d’apprentissage diverses :

  • Des actions en présentiel,
  • Des sessions à distance,
  • Des accompagnements en situation de travail,
  • Des sessions en groupe et individuelles.

Les acquis ne seront plus évalués par la mesure des connaissances acquises mais par la mesure de l’atteinte de l’objectif visé, des compétences, de la qualification, etc.

QUELS CONTENUS DANS LE PROCESSUS ?

Des contenus innovants tels que :

  • Formations terrain,
  • Projets,
  • Tutorats,
  • Echanges de pratiques,
  • Accompagnements entre pairs,
  • Missions,
  • Séminaires,
  • Voyages d’étude,
  • MOOC, SPOC,
  • Ressources disponibles en libre-service…

La formation demeure encadrée par :

Des objectifs professionnels déterminés au préalable
– La mesure ou l’évaluation des acquis

Quelques exemples de contenus :

  • Un voyage d’étude ou un séminaire qui a des impacts réels identifiés sur le plan professionnel et qu’on est capable de mesurer
  • Des objectifs donnés, des ressources en ligne, un MOOC ou un SPOC avec en ligne de mire, l’évaluation des acquis

CE QUI NE CHANGE PAS

  • Les enjeux de l’entreprise en matière de développement des compétences de ses salariés
  • Les formations obligatoires sur le temps de travail
  • Les obligations de l’employeur :

– Veiller à l’adaptation du collaborateur aux exigences de son poste
– Veiller à son maintien dans l’emploi et à l’anticipation des évolutions de l’emploi
– Bilan professionnel à 6 ans

CE QUI VA CHANGER

Le plan de formation devient le plan d’adaptation et de développement des compétences. Il comprend ce qui existe déjà dans l’actuel plan de formation :

  • Parcours et actions de formation (présentiels, blended learning et à distance)
  • Actions assimilées (bilans de compétences, VAE, positionnements…)

avec en plus :

  • Toute action formative répondant à des objectifs de développement des compétences ou de la qualification (participation à un projet, formation tutorée en situation, participation à un MOOC, partage de pratiques, évènementiel…)

DES NOUVEAUX PARCOURS DE FORMATION

Des tendances qu’on observent déjà aujourd’hui sont encouragées et renforcées  :

  • L’accompagnement
    Animation, forum, tutorat, feedback…
  • Donner du sens
    Enjeux partagés, communication, résultats opérationnels…
  • La co-construction avec une latitude de plus en plus importante pour le participant lui-même.
    Implication, autonomie, agilité, amélioration continue.
    Donner l’initiative à l’apprenant c’est lui fournir une source importante de motivation d’apprentissage
  • Une plus grande flexibilité
  • Des challenges et des projets collaboratifs partagés par la communauté
  • La dimension plaisir pour favoriser l’engagement et l’environnement d’apprentissage.

POUR CONCLURE

Une réforme bienvenue dans nos environnements professionnels qui évoluent rapidement et demandent une plus grande agilité.

Il restera à creuser la question de la traçabilité. Si la traçabilité d’une action formelle est évidente (émargements, livrables produits par l’apprenant…)., c’est plus difficile lorsqu’il s’agit de la connexion à des ressources en libre-accès, la participation à un MOOC ou un webinaire.

Une réflexion est donc à mener sur la façon de valoriser ce qui est fait et qui n’est pas formel.

L’enjeu est double :

  • D’une part, mon obligation d’employeur : Comment je suis en mesure de montrer que j’ai bien adapté mon salarié aux exigences de son poste et anticipé les évolutions de l’emploi
  • D’autre part, la nécessité de rendre compte de ce qui a été fait auprès des partenaires sociaux et comités d’entreprises.

Réforme - Dossier de presse MinistèreDossier de presse Muriel Pénicaud – Ministre du travail

 

 

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Bruno RICHARD administrator